spectacle de Jean-François Peyret et Alain Prochiantz
mise en scène
Jean-François Peyret
avec
Mathieu Amalric
Marc Bodnar
Irène Jacob
Maud Le Grévellec
Marie Payen
Jean-Baptiste Verquin
Clément Victor
scénographie
Nicky Rieti
costumes
Cissou Winling
assustante costumes
Elisabeth Dordevic
lumières
Bruno Goubert
musique
Alexandros Markeas
dispositif électro-acoustique
Thierry Coduys et Elsa Biston
réalisation informatique musicale
Alexis Baskind et Benoit Meudic
dramaturgie
Marion Stoufflet
assistante à la mise en scène
Stéphanie Cléau
internet
Agnès de Cayeux
et Géraldine Bourgue
Coproduction : Cie TF2 - Jean-François Peyret, Théâtre National de Chaillot
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Captation : Odile Fillion |
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Le clan des Darwiniens
Sans préalable, forcément, Les Variations Darwin sont aussi le dernier volet de notre Traité des formes. Bien que proposée de concert par un homme de science et un homme de théâtre, cette aventure n’a jamais prétendu réconcilier les deux cultures, la littéraire et la scientifique, ni mettre un peu de finesse dans la géométrie ou de géométrie dans la finesse. Non, frotter notre théâtre à des fragments de discours scientifiques, jeter des bouts de science en pâture à la fiction, frictionner de la poésie d’Ovide avec un peu de biologie du développement (la Génisse et le Pythagoricien, créé au TNS en 2002), c’est à la fois considérer la poésie comme une forme plénière de connaissance et la connaissance scientifique comme un exercice de la poésie. Ceci aussi : un théâtre comme le nôtre, qui ne pose pas en principe qu’il est vivant, mais doit en apporter à chaque fois la preuve, un théâtre soucieux de ce que la science dit du vivant, ne pouvait qu’être fasciné par ce grand « inventeur » des formes que fut Darwin. L’épisode précédent, Des chimères en automne, montré à Chaillot l’an dernier, était en quelque sorte le « portrait du savant en hypocondriaque ». Darwin ne voulait pas que nous en restions là ; il s’est sélectionné à nouveau pour ce qui sera cette fois-ci davantage un « portrait du savant en artiste » (ou en poète ?). François Jacob dit qu’il y a un « style en science » ; de son côté Mandelstam écrit sur le style de Darwin. L’un comme l’autre, le savant comme le poète, nous invitent à voir en Darwin l’écrivain tout autant que l’homme de science. Notre théâtre n’est pas là pour vulgariser l’Évolution, - franchement, elle n’a pas besoin de nous pour ça -, mais pour nous ouvrir à l’imagination créatrice de Darwin, le Darwin artiste, capable de lire dans la partition de la nature les variations du vivant et de les écrire, et qui retrouve par-là les paroles d’Ovide chantant les formes qui changent dans les corps… « Métamorphoses, métamorphoses, métamorphoses », dit l’un ; « variations, variations, variations », répondit l’autre.
Jean-François Peyret et Alain Prochiantz
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